Voilà un jeu maîtrisé de bout en bout (décidément...). Sa première particularité en termes d'esthétique est qu'il joue sur la simplicité des formes pour mieux mettre en valeur les schémas de gameplay relatifs au genre plateforme/puzzle. Les personnages que l'on incarne ne sont en effet que des formes géométriques qui évoluent dans des environnements à l'aspect simpliste (à nouveau des rectangles, barres, carrés... on est parfois à la limite de l'esthétique fil de fer).
Cependant, chacun d'entre eux possède une attitude unique qui lui est propre, que ce soit la capacité de sauter très haut, de se faufiler dans des passages étroits (j'abandonne) ou encore de nager. La coopération est donc de mise, et s'effectue en alternant les protagonistes d'une simple touche (L ou R), pour des puzzles dont la difficulté va bien évidemment crescendo.
Jusque-là, ça ne paraît pas non plus exceptionnel mais si j'emploie le terme de "protagoniste", c'est bel et bien parce que, toutes formes géométriques (des programmes informatiques, pour être plus précis) qu'ils sont, les personnages se découvrent progressivement une conscience, une personnalité et apprennent à connaître les autres, d'abord des étrangers puis des amis, des rivaux voire plus si affinités. Cela peut prêter à sourire, mais tout cela est exprimé par une voix off très drôle qui nous suit pendant toute l'aventure et alterne les voix, lisant dans les pensées de chacun. Tout ce beau monde va se trouver un but dans ce monde informatique, et les rebondissements et l'émotion, aussi incroyable que cela puisse paraître, ne manquent pas, d'autant que le gameplay évolue en parallèle de façon très cohérente avec le scénario.
Thomas Was Alone se rélève ainsi une oeuvre méta sur le genre plateforme, et un exemple de narration dans le jeu vidéo. Le jeu étant disponible sur navigateur, PC, PS3 et Vita pour quelques euros, il serait vraiment dommage de ne pas tenter l'expérience.